MediaArt présente Thierry Alet (partie 1 : Art )
Interviewé par Samuel Gélas
MediaArt présente Thierry Alet (partie 2 : Politiques culturelles)
Interviewé par Samuel Gélas
Daniel Buren côté jardin (Le monde du 4 fev 2017)
Quelques jours avant l’inauguration de l’exposition anniversaire du Centre Pompidou, la Fondation Clément accueillait Daniel Buren, venu superviser la pose d’une sculpture dans le parc du site. L’œuvre, qui fait partie de sa série des « Attrape-soleil » se présente comme un cadran solaire projettant sur le sol un halo de losanges aux couleurs intenses qui évolue au fil de la journée.
Dans le parc labellisé « Jardin remarquable », cette tonnelle tout en transparences vient rejoindre une collection d’installations monumentales. Un projet lancé en 2013 avec l’inscription détonnante dans le site de l’ancienne habitation coloniale du mot « Blood » (sang), en rouge vif et en 3D, par Thierry Alet. Parmi les œuvres : des propositions anthropomorphiques (Christian Lapie, Luz Severino), abstraites (Bernar Venet, Modesto Ramón Castañer, Jeppe Hein), issues de recyclages (Christian Bertin, Bruce) ou de la virtualité (Miguel Chevalier, Catherine Ikam et Louis Fléri, Angela Bulloch). Sans oublier Pablo
En savoir plus sur : click
There is also the dynamic Thierry Alet ( From : Guadeloupe: An Island Between Paradise And Desperation by Pierre Scorda)
There is also the dynamic Thierry Alet, an artist who has worked on the collective memory of the West Indies with his famous sculpture "Blood", a work commissioned by the Clément Foundation, in other words financed by the great Béké magnate of Martinique, Bernard Hayot – a man in control of large-scale distribution, car dealerships, agri-foodstuffs and a share of imports into the French West Indies.
After "Blood", Alet produced another interesting work entitled “la voleuse d’enfants” (“The Child Thief”) - a work made up of small pieces of wood painted in different colours. It can be viewed in the impressive Memorial ACTe, in Point-à-Pitre.
.... read more
Il y a aussi le très dynamique Thierry Alet, artiste qui a travaillé sur la mémoire collective des Antilles avec sa fameuse œuvre sculptée « Blood », travail commandité par la fondation Clément, autrement dit financé par le grand magnat béké de la Martinique, Bernard Hayot (homme contrôlant la grande distribution, les concessions automobiles, l’agroalimentaire et une partie de l’import dans les Antilles françaises). Ce chef-d’œuvre a même fait l’objet d’un article dans le prestigieux New York Times. Toujours est-il qu’Alet, habitant entre les Antilles et New York, a ouvert entre temps deux galeries à Basse-Terre et à Jarry, la zone industrielle et commerciale de Point-à-pitre, donnant ainsi un nouveau souffle à la vie culturelle de la Guadeloupe.
Après « Blood », Alet a réalisé une autre œuvre intéressante intitulée « la voleuse d’enfants » - œuvre constituée de petits morceaux de bois peints de différentes couleurs. On peut la voir dans l’impressionnant Mémorial ACTe, de Point-à-Pitre.
Pierre Scoda pour Médiapart
Le Mur de l’Exil - De tous les sites artistiques de Pointe à Pitre, ce que l’on pourrait appeler « le mur de l’Exil », réalisé par Thierry Alet sur le mur arrière du musée Saint-John Perse, me semble incontestablement être l’œuvre la plus significative du pays.
L’Exil, in situ
Je suis particulièrement attachée à cette œuvre parce que j’ai vu Thierry Alet transcrire les premières lignes du long poème sur fond de peinture en dégradé. Il a été greffé dans le ciment, l’opération s’est poursuivie sur plusieurs semaines jusqu’à la finition.
La gestualité, le souffle, la fatigue, le temps passant et les coulées de peinture se sont mêlés à la réalisation. On connaissait déjà le souci scriptural de Thierry Alet, dans la plupart de ses réalisations antérieures, à Fort-de-France notamment, mais cette œuvre est exactement adaptée au lieu, au style aussi, car d’un geste, la portée du musée trouve une dimension nouvelle alors qu’à l’intérieur, les objets, décors et photos pérennisent le goût étrange d’un passé inamovible. Avec le mur, le musée est entré en modernité.
On a Caribbean Rum Trail | by BAZ DREISINGER
Extrait de l’Article du New York Times. Fevrier. 21, 2014
… Le dernier jour de mon ‘périple dans la Caraïbe sur les traces du rhum’, même mon café du matin était du rhum. En fait, de la crème de rhum, consommée à l’Habitation Clément, une plantation avec des jardins botaniques, une maison créole et une galerie d'art. Les saveurs et mélanges vendus aux côtés de rhums traditionnels Clément sont éblouissants : café, chocolat, mojito, noix de coco, goyave, cerise .
Mais lors d'une visite audio qui couvrait bien l'histoire du rhum et de la production - cartes, diagrammes, expositions de photos, voix-off françaises accentuées - j'ai décidé que ici était le sommet de l'éducation sur des visites de distilleries. J'ai erré à travers le jardin de sculptures de la plantation et, en réfléchissant sur l'héritage du liquide que je poursuivais, je repérai quelque chose de remarquable : du sang sur les feuilles. Une sculpture rouge massive du mot «BLOOD», en équilibre devant un parfait champ de canne. Elle évoque, bien sûr, la chanson de Billie Holiday "Strange Fruit", à propos des lynchages du paysage pastoral du Sud de l’Amérique : " Du sang sur les feuilles et du sang aux racines », chantait-elle. Cette scène, époustouflante et à la fois hantée par la douleur perpétuelle, m'a frappé comme un hommage parfait : J’y ai compris l’essence d’une belle et nostalgique région dont l’héritage contient tous les paradoxes et la complexité qui lui ont donné naissance il y a si longtemps.